Synthèse des
annonces du
gouvernement pour
l’éducation
:
Officiellement, les
fusions d’académies
ne seraient pas
imposées.
Un « regroupement »
des académies
composant chaque
nouvelle région
sera mis en
place.
Une sorte de
« région
académique » avec à
sa tête
un « super recteur »,
choisi parmi les
recteurs de la
région, sorte
de directeur
de l’éducation du
Préfet de région, interlocuteur
du Président de la
nouvelle région. Le
rôle de ce
regroupement
d’académies étant
d’harmoniser les
politiques publiques
de l’Education
nationale,
dans un « projet
inter-académique ».
Afin d’atténuer les
conséquences
économiques de la
perte de la qualité
de chef-lieu de
région de certaines
grandes villes,
dans quatre des
futures grandes
régions, le
super-recteur ne
sera pas installé
dans le chef-lieu de
région.
- Le
« regroupement
d’académies »
de Normandie sera
installé à Caen
alors que Rouen sera
Chef-lieu de région.
- Besançon, Nancy et
Montpellier
accueilleront les
regroupements
d’académies des
régions ayant
respectivement comme
chef-lieu Dijon,
Strasbourg et
Toulouse.
Le
« projet
d’organisation
inter-académique »
pourra aller
d’une simple
coopération
renforcée à des
fusions d’académies (tiens,
tiens, les revoilà).
Les conséquences
prévisibles de ces
décisions
:
Faute de disposer de
toutes les
informations, qui
seront dévoilées au
fur et à mesure,
analysons en
schématiquement les
conséquences sur les
établissements et
les personnels.
1 /
Sur les
établissements :
Une moins grande
proximité des
décideurs renforce
automatiquement le
rôle des
échelons
intermédiaires et
donc celui du chef
d’établissement déjà accru par la
réforme du collège.
De plus, l’objectif
poursuivi par la
réforme territoriale
d’une plus grande
efficacité tout en
faisant des
économies
risque de se
traduire dans
l’offre de
formation faite aux
élèves (options
enseignées) et les
budgets des
établissements.
2 / Pour les
personnels :
D’une part, la
création de « super
rectorats »
entraînera des
déplacements de
personnels,
notamment
administratifs, pas
toujours souhaités,
dont l’inspection
générale évaluait le
nombre à 10000 !
Sans parler des
coûts, les mesures
d’accompagnement et
de formation qui
seraient alors, ou
non, prises seront
importantes.
D’autre part, si
officiellement cette
réforme sera sans incidences sur
la gestion des
carrières,
on imagine mal que
des modifications
structurelles de
cette importance,
liées à la volonté
affichée de réaliser
des économies,
puissent être sans
incidence sur les
carrières et les
conditions de
travail des
personnels. On pense
tout naturellement
aux mutations, aux
affectations des TZR,
des stagiaires et
des contractuels.
Première analyse de
la FAEN
:
La simplification
annoncée se traduit,
au moins pour le
court terme, par
l’ajout d’une
structure
supplémentaire (le
regroupement
d’académies) qui
rendra le
fonctionnement du
système éducatif
plus complexe, moins
compréhensible et
probablement plus
coûteux :
primes des super
recteurs, davantage
d’instances, donc de
réunions et de
déplacements. On
peut d’ailleurs
craindre que ces
coûts
supplémentaires ne
s’imputent, d’une
façon ou d’une
autre, sur les
budgets des
établissements,
y compris
pédagogiques.
De plus, il faut
considérer que cette
réforme ne constitue
qu’une
étape transitoire
d’une réorganisation
de l’Education,
dont personne ne
peut actuellement
prévoir l’ampleur,
et qui pourrait bien
conduire à
une régionalisation
de l’éducation
qui, dès lors, ne
serait plus
nationale.
Ce faisant, la
France poursuit la
mise en place de sa
nouvelle gestion
publique qui
se rapproche des
règles de management
de l’entreprise
privée.
Alors que les
personnels de
l’Education, encore
nationale, ballotés
de réformes en
réformes, ont besoin de
stabilité pour asseoir leur
action, ces
différents éléments
montrent que nous
entrons dans une
zone de fortes
turbulences et de
grande instabilité.