Quelles
solutions à la crise du recrutement ?
La crise du recrutement des
enseignants s’amplifie d’année en année.
Les données chiffrées sont
éloquentes : 826 postes n’ont pas été pourvus aux seuls concours
du CAPES en 2012. En 2012, c’est 706 postes qui n’ont pas été
pourvus.
Dans le second degré, les
lettres classiques, les maths et l’anglais sont les disciplines
les plus déficitaires. En lettres classiques moins de la moitié
des 170 postes a été pourvue, deux postes sur trois en
mathématiques et 84% en anglais.
Les raisons de cette crise
:
Cette situation peut paraître
paradoxale alors que le chômage augmente, y compris chez les
jeunes diplômés. Pour espérer résoudre cette crise sans
précédent dans l’histoire récente de notre système éducatif, il
faut en analyser les raisons avec précision. Nous évoquerons
cinq raisons principales :
- la politique de fermetures
drastique de postes qui a découragé nombre d’étudiants de
préparer des concours au nombre de postes de plus en plus
réduit,
- la mastérisation du
recrutement qui réduit considérablement le vivier des candidats
potentiels,
- l’aggravation considérable et
multiforme des conditions de travail et de formation,
- le déclassement social d’un
métier de plus en plus mal considéré,
- le niveau des salaires des
enseignants français classés avec la Grèce parmi les plus
faibles des pays de l’OCDE.
Quelles solutions ?
Le nouveau ministre de
l’Education nationale hérite d’une situation catastrophique
concernant le recrutement et la formation des enseignants. Alors
que pour stopper la casse du service public d’éducation le
gouvernement s’est engagé à remplacer, à la rentrée 2013,
l’intégralité des 33 000 départs en retraite, seules des mesures
rapides et de grande ampleur permettront de relever ce défi.
La FAEN ne saurait cautionner
des solutions qui conduiraient à abaisser la qualité du
recrutement des enseignants. Notre fédération préconise donc
cinq types de mesures.
- La publication de plans
pluriannuels de recrutement pour au moins 5 ans afin de donner
aux étudiants une meilleure lisibilité de leurs chances de
réussite.
- Développer les
pré-recrutements rémunérés (plus de 60% des étudiants sont
obligés de travailler pour financer leurs études) et avancer les
épreuves d’admissibilité à la fin de l’année de licence.
- Améliorer les conditions de
formation et de travail pour mettre un terme au stress, à
l’épuisement et à la souffrance au travail des enseignants.
- L’institution doit valoriser
l’image du métier et marquer une plus grande considération
envers les enseignants.
- Augmenter les salaires et
améliorer les déroulements de carrière malgré la crise
financière et budgétaire.
Pour la FAEN, il faut augmenter
l’attractivité des métiers de l’enseignement et de l’éducation
dans ces différents domaines pour espérer inverser la tendance.
Il est de la responsabilité du
ministre et de l’ensemble du gouvernement de prendre très
rapidement les mesures que la gravité de la situation commande.